Article de madame Nadine konvalinka
du service presse de la province du Hainaut
De la théorie à la pratique
La lecture d’un article dans un magazine spécialisé a donné l’idée à Cédric Bruhat, professeur à Condorcet, de faire vivre à ses étudiants une expérience enrichissante. Quelques mois plus tard, « un merveilleux fou dans sa drôle de machine volante » atterrissait à la Haute Ecole Condorcet, à la section aérotechnique.
« J’avais lu un article dans le trimestriel AAModels-info, un magazine publié par l’association d’aéromodélisme (AAM). Il portait sur la présentation de la soufflerie Boréa, un outil pédagogique très intéressant, qui avait été présenté à la Haute Ecole de Liège. Il a entièrement été conçu et imaginé par Bruno Scordo, un retraité passionné d’aérotechnique, membre de l’association d’aéromodélisme. Après avoir obtenu l’autorisation de ma direction, j’ai pris contact avec le concepteur de cette présentation originale » explique Cédric Bruhat.
Visualiser les phénomènes !
Durant leurs études, les étudiants doivent assimiler des données scientifiques abstraites et ils doivent comprendre les implications et effets des phénomènes physiques sans avoir la possibilité d’en faire l’expérimentation. L’ingénieux retraité, ingénieur en travaux public et en génie civil de formation a mis au point toute une série de démonstrations et de matériels didactiques dont la soufflerie Borea (longue de 4 mètres) qu’il amène gratuitement dans les Hautes Ecoles, les clubs de modélisme, les universités. « J’ai fabriqué des appareils qui permettent aux étudiants d’aborder les notions d’aérodynamisme grâce à l’expérimentation, comme le générateur de fumée qui permet de voir les filets d’eau sur les ailes» confie Bruno Scordo. « Durant deux heures, je retrace l’histoire de l’aviation et de ses pionniers, et j’aborde différents concepts ». Le phénomène Henri Coanda, précurseur du moteur à réaction, le manomètre et la pression, le tube de Pitot et la mesure de vitesse des fluides, les expériences sur la force, la portance, l’effet Newton, le moteur à piston, l’expérience de Venturi et la dynamique des fluides (dépression), le théorème de Bernoulli sont ainsi passés en revue de manière très ludique car notre sympathique inventeur se revendique aussi pataphysicien technique. Clou des démonstrations : la soufflerie Borea ! « Un profil d’aile d’avion va subir, grâce à une soufflerie, un vent pouvant atteindre les 100 km heure. Sur l’écran, on peut visualiser les forces aérodynamiques grâce aux capteurs de pression. Et avec les fumigènes, on voit aussi l’écoulement d’air. »
Un plus pour les étudiants !
« Il y a un intérêt certain pour les étudiants de pouvoir visionner les différents phénomènes comme la portance qui demande du matériel spécifique que nous n’avons pas. Il est important de confronter les étudiants à des activités représentatives, ne pas se limiter à l’apprentissage livresque, mais d’observer la réalité technique. De plus, il adapte sa présentation suivant son public. Ici, en deux jours il a vu défiler toutes les classes de bachelier en aérotechnique et de master en sciences industrielles, finalité aérotechnique » poursuit Cédric Bruhat. .
« C’est intéressant de voir comment ça se passe concrètement, ça permet de mettre plus d’images sur la matière enseignée. On a des cours pratiques mais ici on a une autre vision. C’est constructif. De plus, c’est intéressant de rencontrer une personne passionnée. On voit que c’est quelqu’un qui a du plaisir à nous expliquer » confie Pierre Bolle, étudiant en 1ère Master ingénieur aérotechnique. Un avis partagé par Valentin Verleysen-Velghe, 1ère Master en aérotechnique dont le rêve est de devenir pilote de ligne. « On a un autre point de vue. Même si c’est une matière qu’on a étudiée, c’est une approche et une manière d’expliquer différentes. Il a une façon ludique et très pédagogique d’expliquer les phénomènes. Il présente des animations très parlantes, je n’avais pas encore eu l’occasion de voir ces montages. Ici, il a littéralement monté un atelier et ça permet de voir directement l’impact des mots, des équations. »
La soufflerie BOREA au collège épiscopal de Saint Barthélémy de Liège
Cela faisait un certain temps que nous en parlions, la soufflerie devrait venir à ST. Barth. Cela n’est pas évident d’organiser une journée sur le thème « pourquoi et comment vole un avion » Il me fallait l’autorisation de ma direction, demander quels sont les profs intéressés, ensuite réserver un local pour accueillir la machine, quel serait la journée disponible pour Bruno et le collège St. Barth. C’est ainsi que le mercredi 24 février après midi, accompagné de son ami Georges Massart, la soufflerie prit place dans la salle des fêtes de l’école. En plus de la soufflerie, c’est tout un matériel de démonstration pédagogique qui fut mis en place et testé avant que ne commencent les présentations
J’avais préparé le programme de la journée en demandant à Bruno « est-ce que 8 classes, une par heure de cours, cela ira ?». Sans problème me répondit-il. Voici la journée qui fut organisée ;
Pour le matin : De 8h20 à 9h10 : classe de 2e (13-14 ans – 24 élèves) de Monsieur Fabian Servais (prof de sciences) De 9h10 à 10hh00 : autre classe de 2e (13-14 ans – 24 élèves) de Monsieur Fabian Servais Pause de 10h à 10h20. De 10h20 à 11h10 : classe de 4e (15-16 ans – environ 25 élèves) de Madame Laurence Hallet (prof de sciences) De 11h10 à 12h : classe de 1ère (12-13 ans – 24 élèves) de Monsieur Jean-Paul Canesse (prof de sciences) Pause de 12h à 13h : Pour l’après midi : De 13h10 à 14h : classe de 7e sciences (18-23 ans- 40 élèves) de Mme Swinnen. De 14h à 14h50 : classe des 7e math (13-23 ans – 30 élèves) de Mme Swinnen. Pause de 14h50 à 15h05 De 15h05 à 15h55 : classe de 6e option sciences – math (17-18 ans) de Mme Swinnen. De 15h55 à 16h45 : classe de 5e option math (16/17 ans) de Mme Swinnen.
Bruno avait préparé trois niveaux de présentations, pour s’adapter aux différentes classes d’élèves.
C’est par une série d’expériences, plus captivantes les unes que les autres, que Bruno amène les jeunes élèves à comprendre la sustentation des avions. Bien souvent pour les jeunes des classes supérieures les phénomènes de physique intervenant dans la portance des avions ont été étudiés en classe et il s’avère difficile pour eux de les replacer dans un contexte pratique. Cela fut bénéfique pour eux. C’est ainsi qu’une grande révision générale des principaux physiciens passa en revue .Ils entendirent parler de Pascal, Bernouilli, Newton, Venturi, Coanda et même des équations d’Euler pour les classes de « spéciale math » C’est en présentant une nervure d’un avion grandeur qu’il explique l’écoulement des filets d’air autour d’un profil d’aile. Mais c’est quand même la balle volante qui laisse les élèves ébahis, avec ses différentes vitesses d’air au -dessus et en-dessous .L’expérience de « Coanda » matérialisée par des filets d’eau est encore plus surprenante .L’eau qui reste collée au plafond du profil est magique, au point que plusieurs élèves y mirent leurs doigts pour vérifier qu’il n’y avait pas de supercherie. Certains en sont restés pantois. Bruno les appelle les « saints Thomas ».
La soufflerie permet de voir la portance par Newton, cela est plus complexe à comprendre. Cette démonstration était réservée aux classes supérieures. La vitesse de l’air restant constante, on abaisse le volet du module d’aile qui est dans la veine d’essais, les dépressions ne changent pas sur les manomètres (Bernouilli), la balance indique une augmentation de la portance par modification de l’air infléchie. (Action -réaction)
Vers 10h notre télévision locale RTC Liège vient réaliser un reportage sur la venue de la soufflerie Boréa dans une école supérieure. La journaliste reporter Fannie Cornil réalisa l’interview de notre présentateur du jour, ensuite cela fut à mon tour d’expliquer l’intérêt de la venue d’une telle machine dans notre établissement, le bénéfice que nos jeunes peuvent en tirer. Un élève de 4ime fut amené à donner son avis. Et c’est ainsi que le surlendemain, la soufflerie Boréa fit l’ouverture au journal de midi sur RTC Liège. (Ce reportage est visible sur RTC Liège .be)
Répéter le même programme d’une heure pendant une journée cela n’était pas une chose évidente, mais il put compter sur son ami Georges officiant en tant qu’assistant, qui le ramenait sur le fil du sujet.
Le bouquet final de la démonstration c’est le moment où Bruno « pousse » la soufflerie à 110 km/h et voir les 20 manomètres monter et à se demander s’ils vont s’arrêter.
En fin de journée, ce n’est pas moins de 225 élèves qui défilèrent devant la soufflerie et qui furent initiés aux choses de l’air et de l’aviation.
Christine Swinnen. Prof de Math (mars 2016)
Quand la soufflerie BOREA insuffle un vent d’émerveillement à la Haute Ecole de la Province de Liège
Parfois le hasard fait bien les choses quand deux passionnés d’aéromodélisme se rencontrent.
Le premier est un joyeux retraité désireux de partager son savoir et son expérience avec les jeunes, l’autre est technicien à la Haute Ecole de la Province de Liège.
Ces deux-là ne pouvaient que se comprendre…
Ainsi est née l’idée de mettre en relation Mr Scordo et sa prodigieuse soufflerie pédagogique Borea, entièrement pensée et construire de ses mains et des étudiants ingénieurs industriels en construction et en électromécanique de la Haute Ecole de la Province de Liège.
Mais connaissez-vous BOREA ? C’est une soufflerie de 4 mètres de long à vocation pédagogique, démontable et transportable que Mr Scordo déplace d’école en école dans le seul but de permettre aux jeunes de voir et vivre la science.
Ces étudiants souvent confrontés tous les jours à des théories scientifiques fort abstraites à leurs yeux ont ainsi la possibilité d’appréhender toutes les notions de l’aérodynamisme par l’expérience.
Pendant deux heures, Mr Scordo leur retrace l’histoire de l’aviation et de ses pionniers. Les projets les plus loufoques imaginés par ces doux rêveurs ont permis l’aboutissement du plus vieux rêve de l’homme : voler. Quel beau message adressé à ces futurs ingénieurs, concepteurs de prochaines avancées technologiques !
Puis vient enfin le cœur de l’exposé : les démonstrations ….
Les concepts les plus complexes paraissent si simples quand on montre leurs effets.
Souffler entre deux pièces libres de bouger…. Celles-ci se rapprochent l’une de l’autre. Ne cherchez pas, c’est le théor ème de Bernoulli
Une balle pourtant soumise à un fort jet d’air n’est pas propulsée en l’air, encore Bernoulli !
Enfin, après ce qu’on peut appeler un tour de chauffe, les choses sérieuses commencent, la soufflerie BOREA entre en action !
Un profil d’aile d’avion est soumis à un vent dont la vitesse est réglable et peut atteindre 100km/h. A cette vitesse, croyez-moi, cela décoiffe !
Des capteurs de pression placés sur l’aile permettent de visualiser les forces aérodynamiques naissant sur le profil ainsi que leur variation en fonction de la vitesse du vent relatif. Et pour ceux qui en veulent encore plus, un petit coup de fumigène et l’invisible apparait aux yeux de tous : l’écoulement d’air responsable de ces forces.
Pas besoin de jeux video et de films d’action à grand budget pour ébahir ces aspirants ingénieurs !
Un immense merci à monsieur Scordo et à son ami Georges pour ce moment magique.
Dr. Nathalie Gerlach
Coordinateur de la recherche à la HEPL (octobre 2016)
Article du 5 avril 2015 sur le blog de cessnaoui-
RTC Liège, 20 Décembre 2013
(Début à 9:20min)
http://www.rtc.be/reportages/enseignement/1458717-2
Le Soir, 6 décembre 2013
RTBF, 5 décembre 2013
« Passionné de physique et d’aéronautique, un retraité de Villers-le-Bouillet, Bruno Scordo, vient de réaliser un rêve : il a construit une soufflerie de 4 mètres de long à vocation pédagogique, qu’il a baptisé Borea. Démontable et transportable, cette machine peut se déplacer d’école en école. Il espère que son invention originale donnera l’envie à certains jeunes de se tourner vers des études scientifiques. »
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L’avenir, 05 décembre 2013
« LIÈGE – Un passionné d’aéromodélisme liégeois a présenté mercredi à l’ULg son invention, baptisée Borea.
Cette soufflerie a été créée comme outil pédagogique pour expliquer aux jeunes comment les avions réussissent à voler. Il espère ainsi susciter des vocations pour les études scientifiques. »
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L’avenir, 26 novembre 2013
AAModels-info, septembre 2013, pp. 20 et 21
VML Tijdingen, 03 2013, p.31
AAModels-info, juin 2013, pp. 32 et 33
AAModels-info, décembre 2013, pp. 34 et 35 (sous presse)
